Mon travail explore la lumière, l’énergie et la vie qui traversent l’univers. À travers la résine et la transparence, je cherche à capter l’invisible, à révéler les flux et les vibrations qui animent notre réalité. Chaque sculpture est une forme en suspension, où les pigments de couleur, encapsulés dans la matière, deviennent des fragments d’énergie, des éclats de mouvement figés dans le temps. Je réalise toutes mes sculptures à la main ce qui les rend uniques.
Inspiré par la nature et les structures organiques, mon art interroge la frontière entre le tangible et l’éthéré, entre la matérialité et l’immatériel. En jouant avec la lumière, mes œuvres prennent vie selon l’angle de vue et l’environnement, engageant un dialogue perpétuel avec l’espace et le spectateur.
Mon approche est une quête : celle de rendre visible l’énergie qui nous entoure, de donner corps à l’impalpable et d’offrir une vision poétique du vivant. C’est un voyage entre le hasard, la légèreté et la puissance.
Je cherche à établir un lien entre peinture et sculpture abstraites en travaillant la couleur comme une matière à part entière. Mes recherches m’ont conduit à intégrer des oxydes et des terres colorées dans des polymères transparents, permettant à la couleur de s’exprimer en profondeur plutôt qu’en surface. Inspiré par Klein, Monet ou Moore, je veux inscrire l’énergie directement dans la matière, au-delà des limites traditionnelles de l’art. Mon atelier à Grenoble, nourri par ma passion pour l’escalade, est le lieu de cette quête d’innovation. Artiste et ingénieur, je conjugue approche plastique et engagement technique, avec un parcours marqué par des expositions et une formation aux Beaux-Arts et à Eindhoven.
Longtemps je me suis posé la question d’une relation à faire entre la peinture abstraite et la sculpture abstraite. Dans l’histoire de l’art, on trouve des œuvres polychromes d’une part et des peintures utilisant le volume en relief fin d’autre part; mais les deux domaines sont rarement conjoints. J’ai concentré dans un premier temps ma démarche et mes recherches vers la sensation instinctive de la couleur, en tant que telle. Qu’est-ce que la couleur et de quoi est-elle composée ? Qu’est-ce qu’une réfraction, qu’est-ce qu’une diffraction ?
Dans une autre démarche exploratoire et parallèle , je m’étais aussi posé la question de l’expression artistique de phénomènes non palpables, comme l’énergie, la chaleur et la gravité, et avais produit des œuvres dans cet axe de recherche.
Mais la couleur, en tant que telle, est bien plus que cela, c’est un débat récurrent dans l’histoire de l’art. Ce qu’on appelle la couleur, ce que les artistes appellent la couleur, ce que les historiens de l’art appellent la couleur, est en fait une matière en soi, constituée d’oxydes métalliques ou de terres, rendus particuliers par leur faculté d’émettre un signal coloré pur. De tout temps les artistes ont mélangé cette matière émettante à d’autres matériaux : fiel de bœuf, œuf, ciment, plâtre, huile de lin, et plus récemment les liants synthétiques. C’est ce qu’ils ont appelé communément les «couleurs». Il s’est agi pour moi de dissocier l’un de l’autre, de travailler la couleur en tant que matière; c’est-à-dire de travailler directement les matières servant de base à une émission colorée.